Si tu n’es pas disponible, tu disparais

Signe des temps ? La société Sciforma a récemment publié une étude sur le temps de travail de plus en plus morcelé des français avec un titre choc « Impossible pour un Français de rester concentré plus de 12 minutes sur son travail sans être interrompu » largement relayée par les médias avec ces chiffres en relief :

• 93,3% des français passent plus de 4 heures par jour sur leur ordinateur
• 70% déclarent utiliser leur ordinateur pour gérer leurs affaires personnelles au bureau
• Plus d’un Français sur deux se connecte à des réseaux sociaux durant ses heures de travai
• Un collaborateur reçoit 34 courriels par jourPrès d’un message sur 3 revêt un caractère non professionnel
• 75% avouent interrompre leur travail pour regarder le contenu d’un nouveau message qu’ils viennent de recevoir
• Pour plus des deux tiers des Français, ce qui est urgent passe avant ce qui est important, et 25% des sondés estiment ne travailler que dans l’urgence
• Il est impossible de travailler plus de 12 minutes sans être interrompu.

Le Monde Magazine de ce week-end (18 septembre) reprend ces chiffres sous la plume de Jean-Michel Dumay en se focalisant le titre de l’étude :

« (…) L’humain est pris par l’urgence et l’instant. D’où un surinvestissement du présent, notait en juin Lise Brunet, direcrice d’études chez Ipsos, où scrutant les tendances sociétales, l’on pêcha cette réflexion, tranchée d’un jeune paneliste : « Si tu n’es pas disponible, tu disparais. » Au royaume de la communication reine, chacun, pour exister, est comme sommé de répondre à l’appel (aux appels) et de faire acte de présence. Qu’importent la trépidation, le stress, voire la superficialité subséquents. Car sollicité par l’urgence, chacun est souvent mal armé quand s’oublient les vertus de l’important, qui pousse à la concentration, au travail à long terme et à ce qi peut être, sur la durée, un ciment stable et apaisant : l’engagement. »