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Génération i : Celle de la monétisation des contenus ou le modèle Apple

30 septembre 2010

En 2005, est paru en France un ouvrage majeur « Révolution numérique et industries culturelles » par Philippe Chantepie (Département des Etudes, de la Prospective et des Statistiques du Ministère de la Culture et de la Communication) et Alain Le Diberder (un des pionniers de la Cyberculture en France : France Télévisions, Canal Plus) aux Editions de La Découverte (collection Repères). Cet essai met en perspective l’historicité des médias et de l’économie médiatique à l’aune des tendances techniques, industrielles, commerciales remodelée en un paysage numérique pluriforme : musique, cinéma, audiovisuel, écrit et jeux vidéos. Une écriture en duo particulièrement dynamique avec des chiffres et une analyse critique exemplaire.

En septembre 2010, paraît de nouveau « Révolution numérique et industries culturelles » (2e édition) par Philippe Chantepie et Alain Le Diberder avec un ajout de la thématique Réseaux Sociaux, de nouveaux chiffres et une bibliographie augmentée et révisée ; une lecture toujours aussi passionnante pour qui souhaite réfléchir et prendre du recul sur notre environnement culturel, la structuration économique de cet écosystème industriel spécifique qui vit une reconfiguration de par le bain du numérique qui imprègne notre société.

Les deux auteurs évoquent par exemple : le concept de Génération i : celle de la monétisation des contenus : extrait :

« C’est Apple qui, avec les évolutions des terminaux, ouvre l’accès et le paiement des contenus (…)

La génération « i » s’ouvre en période de crise, peu avant la première décennie du XXIe siècle, avec l’iMac et l’iBook portable, au design coloré, presque sans branchements, et de nouvelles générations d’innovations techniques en 2000, le logiciel lecteur iTunes permet notamment de graver des CD-Rom musicaux et de lire des fichiers musicaux MP3, tout en étant destiné à être intégré dans les baladeurs iPod. Avec des formats spécifiques (MPEG-4 pour la vidéo et AAC, le format audio du MPEG-4) couplés à des lecteurs (Quick Time et iTunes) et des DRM (Fairplay) propriétaires, Apple déploie une stratégie d’univers fermé destiné à attirer de nouveaux clients  grâce à ce segment de marché.

Avec la technologie 1-Click d’Amazon.com (compte personnel activé à l’achat), le terminal est intégré à une chaîne économique verticale jusqu’à l’iTunes Music Store qui ouvre en 2003 et comprend le catalogue des majors au prix psychologique d’entrée sur le marché de 99 cents le titre, susceptible d’être gravé sur CD et transféré sur iPod, qui s’ouvre ensuite au marché Windows et est rapidement dépourvu d’une gestion stricte des DRM. Ainsi, l’iPod et ses déclinaisons (Mini, Nano, Shuffle, iTouch…) cessent de n’être qu’un bien complémentaire nécessaire pour adopter l’univers Apple et constituent un département à part entière d’Apple ; de même en 2007 pour le smartphone iPhone sur le segment unifié de la téléphonie mobile et des organiseurs.

Fort d’un succès rapide sur ce marché, l’ouverture du « kit de développement » (SDK) de l’iPhone déploie le jeu classique d’externalités entre nouvelles applications et nouveaux utilisateurs, tandis que l’AppStore s’ouvre au marché de la vidéo à la demande en 2009 et que le segment des liseuses est abordé par l’iPad dont la vocation de terminal est plus large. »

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