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8 tendances clĂ©s technologiques en devenir pour l’entreprise performante

27 avril 2017

techniqueComment prĂ©senter ce qui fait aujourd’hui la diffĂ©rence dans le business pour une entreprise en matière de technologies ? Le cabinet de conseil Deloitte vient de livrer son Ă©tude annuelle Tech Trends 2017 qui mobilise plus de 250 experts dans le monde et analyse plusieurs milliers de services IT pour en tirer 8 tendances clĂ©s prĂ©sentĂ©es ici, en mode condensĂ©.

Une expression pour caractĂ©riser les technologies aujourd’hui au sein des organisations et dans un Ă©cosystème d’affaires : l’entreprise est cinĂ©tique en adoptant un mouvement permanent. Elle se doit de dĂ©velopper une dextĂ©ritĂ© pour surmonter l’inertie opĂ©rationnelle et prospĂ©rer dans des environnements business en constante Ă©volution.

L’entreprise est cinĂ©tique… toujours en mouvement

Derrière le boom des avancĂ©es techniques et numĂ©riques de notre temps, seules certaines d’entre elles sont crĂ©atrices de valeur et il est plus que jamais que nĂ©cessaire de les connaĂ®tre en prioritĂ©.

L’entreprise cinĂ©tique dĂ©crite par Deloitte Digital est celle qui se met en mouvement en interne et en externe avec comme dĂ©nominateurs communs des prioritĂ©s donnĂ©es Ă  la formation des collaborateurs, Ă  la veille stratĂ©gique, Ă  la transversalité des mĂ©tiers au sein de l’organisation, Ă  l’ouverture Ă  des environnements externes telles que les startup, Ă  une maĂ®trise des donnĂ©es et au dĂ©veloppement du machine learning (ou la collaboration avec les machines).

Cette entreprise en mouvement est chahutĂ©e par des mutations technologiques profondes au-delĂ  de l’offre et du système de productions. Cela impacte les relations avec les clients et les partenaires ainsi que les modes de collaboration entre les salariĂ©s. Toutes les directions mĂ©tiers sont vĂ©ritablement impactĂ©es.

Ainsi, les dirigeants se prĂ©occupent aujourd’hui d’examiner la technologie sous 3 angles complĂ©mentaires via des rĂ©flexions stratĂ©giques :

  • prioritairement, l’angle stratĂ©gique : quelles innovations sont susceptibles de remettre en cause les modèles Ă©conomiques existants ?
  • ensuite, l’angle opĂ©rationnel : comment peuvent-elles contribuer Ă  amĂ©liorer la productivitĂ© ?
  • et enfin, l’angle organisationnel : le capital humain de l’entreprise, son mode de fonctionnement et sa culture, lui permettent-ils de tirer tout le parti des technologies Ă©mergentes ?

8 tendances clés technologiques pour développer son business en 2017

1. L’IT sans frontières : le potentiel de transformation IT est au coeur de ses mĂ©tiers

La direction des systèmes d’information (DSI) se transforme avec un dĂ©cloisonnement entre les Ă©quipes IT et les Ă©quipes mĂ©tiers, les acheteurs et les fournisseurs. Ainsi, on peut repenser le dĂ©veloppement, l’exploitation et la fourniture de services.

Cela peut se construire via une collaboration dĂ©cloisonnĂ©e au sein de la DSI, avec les mĂ©tiers et potentiellement au-delĂ  mĂŞme des frontières de l’entreprise.

Par ailleurs, cela nĂ©cessite de former les experts de la DSI pour leur permettre de passer d’une logique contractuelle (SLA) Ă  une logique orientĂ©e KPI (indicateurs clĂ©s de performance), plus proche de celles des mĂ©tiers.

Les vieux schĂ©mas de la gestion de projet traditionnelle des annĂ©es 70 qui cloisonnent les rĂ´les ne sont plus de mise… L’approche agile doublĂ©e d’une approche holistique impliquant une Ă©quipe focalisĂ©e sur la conception comprenant des reprĂ©sentants de l’IT, des mĂ©tiers, du marketing, de la finance et d’autres groupes est dĂ©sormais une rĂ©alitĂ©.

De la sécurité du réseau, on va vers la sécurité du service.

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2. Dark analytics : mettre en valeur les opportunités cachées dans les données structurées

Les entreprises se posent encore beaucoup de questions sur le Big Data et parallèlement ont commencĂ© Ă  exploiter des cas d’usages.

La grande quantitĂ© de donnĂ©es non utilisĂ©e constitue une « matière noire » informationnelle qui devrait aboutir Ă  livrer des applications probantes dans le 18 Ă  24 mois pour les pionniers.

La nouvelle frontière du Big Data, ce sont donc les « dark analytics«  qui recouvrent 3 types de donnĂ©es aujourd’hui nĂ©gligĂ©es :

  • les informations « dormantes » de l’entreprise,
  • les donnĂ©es non structurĂ©es (e-mails, photos ou vidĂ©os)
  • et le web invisible (« deep web ») qui, bien qu’accessible publiquement, n’est pas indexĂ© par les moteurs de recherche classiques.

Ces donnĂ©es recèlent des indications Ă  forte valeur ajoutĂ©e pour les entreprises qui sauront les faire « parler ». Sur ce point, on attend des gains de productivitĂ© significatifs. Et pour rĂ©ussir, les organisations devront favoriser une perspective mĂ©tier, sous peine de dissiper leurs efforts, et s’ouvrir sur leur environnement, qui dĂ©tient probablement une partie des donnĂ©es dont elles ont besoin.

On s’attend Ă©galement Ă  des analyses de masses de donnĂ©es exploitant les progrès rĂ©alisĂ©s dans les domaines du traitement de l’image (comme la reconnaissance de formes), du son (avec l’analyse de la voix), la vulgarisation des mĂ©thodes d’analyse statistique issues des recherches en intelligence artificielle… pour dĂ©velopper un avantage concurrentiel exclusif.

Exemple d’application : Une start-up de l’habillement collecte les donnĂ©es relatives aux tendances et goĂ»ts de ces clients (rĂ©seaux sociaux dont images) pour mieux cibler les articles proposĂ©s.

3. L’intelligence des machines : la technologie imite la cognition humaine pour crĂ©er de la valeur

En matière d’intelligence artificielle, on est passĂ© du monde de l’automatique Ă  des outils, des machines et des programmes qui s’adaptent.

On note l’Ă©volution rapide de l’Intelligence Artificielle (IA) qui a donnĂ© naissance Ă  une myriade de compĂ©tences diverses telle que le « machine learning », le « deep learning », le « cognitive analytics », la « robotic process automation » (RPA) et les bots (agents conversationnels). Tous ces outils en plein dĂ©veloppement constituent l’intelligence des machines (IM).

Avec l’intelligence artificielle, on passe de la sĂ©mantique Ă  la statistique. Les capacitĂ©s algorithmiques aujourd’hui mobilisables permettent d’augmenter la performance des employĂ©s, d’automatiser des charges de travail et de dĂ©velopper des agents cognitifs simulant Ă  la fois la pensĂ©e et le comportement humains. Aussi, les enjeux en termes de productivitĂ© et de gestion des ressources humaines sont capitaux.

Les robots qui font si peur utilisent des tâches extrĂŞmement basiques et sont utilisĂ©s surtout pour Ă©viter des ruptures dans des processus. Il peut par exemple s’agir de traitement de factures. En fait, ce sont des tâches qui vont ĂŞtre remplacĂ©es plus que des postes et on va observer au sein des organisations une rĂ©affectation des tâches. Ceci va demander un effort de formation consĂ©quent pour les collaborateurs.

Exemple d’application : Un assureur expĂ©rimente les co-bots pour l’assistance dans la collecte, l’analyse de l’information, pour automatiser des tâches et favoriser l’engagement avec le client par la rĂ©duction du temps de traitement des demandes.

4. Réalité mixte : des expériences toujours plus intuitives, immersives et engageantes

La rĂ©alitĂ© mixte est un diffĂ©renciant tendanciel dans les 18 Ă  24 mois. Les entreprises expĂ©rimentent la rĂ©alitĂ© virtuelle et la rĂ©alitĂ© augmentĂ©e avec un potentiel de ces technologies qui ne cesse de croĂ®tre, renforcĂ© encore par les opportunitĂ©s qu’apporte l’Internet des Objets. Toutefois, ce potentiel ne doit pas faire oublier les implications notamment en termes d’ergonomie qui sont Ă  prioriser pour la mise en oeuvre de service Ă  base de rĂ©alitĂ© mixte.

On a dĂ©passĂ© aujourd’hui la phase de la « gadgetisation » de la rĂ©alitĂ© mixte (en bref, ne pas s’encombrer de casques et autres interfaces lourdes).

Les Ă©crans laissent progressivement la place Ă  d’autres outils permettant de capter la gestuelle et la voix, d’intĂ©grer de l’information digitale Ă  l’environnement de l’usager, de manière de plus en plus satisfaisante. Il faudra sans doute encore quelques annĂ©es pour que la rĂ©alitĂ© mixte trouve sa « killer app ». On sait que les spĂ©cificitĂ©s de la rĂ©alitĂ© mixte et son accès simple (disponibilitĂ© grand public) rendent pertinente une familiarisation avec cette technologie.

La stratĂ©gie doit aujourd’hui se porter sur la crĂ©ativitĂ© pour envisager des interfaces innovantes au-delĂ  de l’Ă©cran, de la souris, du clavier ou du tactile pour rĂ©inventer la relation Ă  l’usager.

Exemple d’application : Une entreprise innovante de services Ă  la distribution qui propose une solution fondĂ©e sur la possibilitĂ© donnĂ©e au client de visualiser un produit en contexte d’utilisation (meuble dans son propre salon, Ă©lectromĂ©nager sur le plan de travail…).

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5. L’architecture incontournable : la complexitĂ© fait place Ă  la simplicitĂ© et Ă  la flexibilitĂ©

Les organisations transforment leur système d’information en se fondant sur des technologies « open source », des standards ouverts, la virtualisation et la « conteneurisation ». D’autre part, elles intensifient l’automatisation et le couplage souple des plateformes anciennes et nouvelles, tout en adoptant souvent une approche « cloud first ».

Cette nĂ©cessitĂ© d’accĂ©lĂ©rer et d’ĂŞtre agile est dĂ©terminante pour le « time to market« . Comme pans d’une transformation de l’entreprise, cette approche contribue Ă  une tendance Ă©mergente que beaucoup jugent inĂ©luctable : la gĂ©nĂ©ralisation d’un modèle d’architecture flexible qui gĂ©nère plus d’efficacitĂ©, rĂ©duit les coĂ»ts matĂ©riels et humains, amĂ©liore structurellement les dĂ©lais, la flexibilitĂ©, et produit des rĂ©sultats plus rapidement.

Cela passe notamment par la dĂ©finition de sa propre architecture de nouvelle gĂ©nĂ©ration en s’appuyant sur ses points forts et la spĂ©cificitĂ© de ses besoins. Il est Ă©galement judicieux dans un dispositif de veille et de benchmark qui permettra de rendre visibles de nouvelles technologies, de nouveaux usages parfois passĂ©s sous silence ou difficilement identifiables (forges open source, partenaires entreprises ou communautĂ©s ouvertes de dĂ©veloppeurs…).

Exemple d’application : Une grande banque doit s’adapter Ă  la gĂ©nĂ©ration Y en dĂ©ployant et en faisant Ă©voluer le faisceau de services proposĂ© grâce Ă  une base de composants standardisĂ©s et modulaires. Cette base lui permet de gĂ©rer l’adoption virale d’un service ou le recyclage d’un autre pour contrer la concurrence et satisfaire des clients de moins en moins fiables.

6. Everything-as-a-service : tout devient service en ligne

De nombreuses organisations amorcent un virage stratĂ©gique en adoptant une approche de services en ligne, accessibles au sein des frontières de l’entreprise ou en dehors.

Pour mettre en oeuvre cette stratĂ©gie, la direction des systèmes d’information doit transformer, ouvrir ses plateformes technologiques et repenser ses modes de dĂ©veloppement.

L’ambition de ces programmes de modernisation peut dĂ©courager certaines entreprises. Ils permettent pourtant de rĂ©aliser d’importants gains de performance Ă  court terme et posent les bases nĂ©cessaires aux ambitions stratĂ©giques prĂ©sentes et futures de l’entreprise.

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7. Blockchain : l’Ă©conomie de la confiance

L’intĂ©rĂŞt grandissant portĂ© Ă  la blockchain est renforcĂ© par l’Ă©volution des modèles Ă©conomiques et des systèmes d’Ă©changes en mode ouvert. On observe notamment le dĂ©veloppement de l’Ă©conomie collaborative, qui repose sur l’Ă©change direct de valeur entre individus (vente d’objets, location d’appartement, covoiturage…).

La blockchain rĂ©invente la notion de confiance, instaure de nouveaux modes d’Ă©changes et d’interactions entre individus. La valeur de l’Ă©conomie collaborative est conceptuellement proche des principes vĂ©hiculĂ©s par la blockchain, tels que la notion de rĂ©seau de pair Ă  pair et la dĂ©sintermĂ©diation des Ă©changes.

Aujourd’hui, ce sont les tiers de confiance qui se sont emparĂ©s très rapidement de la technologie blockchain : banques, assurances, Swift…

Par oĂą commencer avec la blockchain ? A petite Ă©chelle en expĂ©rimentant le potentiel de la blockchain sur les projets qui semblent les plus adĂ©quats et apportent des gains rapides… Et suivre le mouvement en s’appuyant sur les entreprises innovantes et les communautĂ©s les plus actives, notamment dans le secteur open source.

Exemple d’application : Slock.it, startup qui permet pour une location d’appartement de connecter la serrure de votre porte Ă  la blockchain. Si quelqu’un veut utiliser votre appartement, il effectue le règlement de la location au contrat qui est liĂ© Ă  votre serrure sur la blockchain. Une fois le paiement validĂ©, la porte s’ouvre automatiquement pour la personne qui a rĂ©glĂ© la location, pendant la durĂ©e correspondant au paiement.

8. Les technologies exponentielles pour conserver une longueur d’avance

Les applications industrielles des nanotechnologies, de la biotechnologie, des technologies quantiques semblent être à des années lumière de nous mais dans les faits, elles sont déjà en développement.

Dans les 3 Ă  5 prochaines annĂ©es, on s’attend Ă  voir Ă©merger une multiplication d’initiatives pionnières fondĂ©es sur ces technologies. Dans cette optique, un nombre croissant de DSI entreprennent des dĂ©marches exploratoires vis-Ă -vis de telle ou telle technologie exponentielle. Ils dĂ©tectent et analysent les forces d’innovation de rupture et mettent en placent, en rĂ©action, des stratĂ©gies d’innovation volontaristes.

Sur ce point, la veille est essentielle pour une innovation radicale qui permet l’entreprise de redĂ©finir son secteur d’activitĂ© ou de rĂ©inventer son modèle de fonctionnement.

Exemple d’application : Dans le domaine des nanotechnologies, une entreprise fabrique dĂ©jĂ  un lubrifiant nanostructurĂ© et autorĂ©gĂ©nĂ©rant, conçu pour rĂ©pondre Ă  des performances sous forte pression, l’anti-frottement, la corrosion et la stabilitĂ© Ă  tempĂ©rature extrĂŞme afin de prolonger la durĂ©e de vie et de rĂ©duire les coĂ»ts d’entretien des systèmes mĂ©caniques.

Crédit photos : Pixabay.

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